Dans le monde entier, la biodiversité est anéantie à un rythme effrayant. La taille des populations de milliers d’espèces de mammifères, d’oiseaux, de poissons et de reptiles a diminué de 60 % depuis les années 1970. Nous perdons également les insectes qui pollinisent les cultures et les vers de terre qui régénèrent les sols. Les espèces s’éteignent 100 à 1’000 fois plus vite qu’elles ne le feraient naturellement. Nous devons donc agir que pour que les valeurs de l’écologie soient concrétisées dans la société et nous devons le faire dans l’intérêt de tous les êtres sentients* avec lesquels nous partageons cette planète.
Imaginons qu’une industrie rejette dans le lac un liquide nauséabond qui ne dérègle pas les écosystèmes et ne cause la disparition d’aucune espèce. Néanmoins des poissons sont très gênés par sa présence. Est-ce que déverser ce produit ne pose pas de problèmes? Les animaux aquatiques ont, comme les humains, un intérêt personnel à ne pas souffrir et à avoir un environnement qui leur permet de profiter de leur existence.
Pourtant, certains courants écologistes ne se souciaient des autres animaux que s’ils faisaient partie d’une espèce menacée. C’est comme si l’on disait que de commettre des injustice contre des humains n’est pas condamnable car l’espèce humaine n’est pas en voie de disparition.
Il est étrange qu’au XXIème siècle, certains aient pu encore considérer les autres animaux comme de simples fonctions d’un écosystème, alors que de plus en plus d’études scientifiques montrent que, comme les humains, ils ressentent des émotions, des désirs, ont des préférences, des intérêts et font une expérience subjective de leur vie.
Il est grand temps de nous défaire du spécisme (refus de prise en compte des autres animaux simplement parce qu’ils ne font pas partie de l’espèce humaine) et progresser vers une écologie sentientiste: se soucier de la préservation de la Terre dans l’intérêt de tous ses habitants sentients; cesser de compter les animaux parmi les «ressources naturelles». L’heure est venue d’agir en accord avec le fait que nous sommes tous des êtres dotés d’une vie subjective partageant tou-te-s la même planète.
Nous sommes tou-te-s des terrien-ne-s!
*Sentience: capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc., et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie (définition du Larousse)