L’élevage est la reproduction d’animaux dans le but de satisfaire des intérêts humains.
Dans notre société, d’un côté on élève des animaux et on en prend soin jusqu’à un certain degré en leur fournissant à manger et de l’espace, de l’autre on sait que leur vie n’est qu’un simple moyen pour atteindre des buts parfois futiles, comme porter des habits en peaux d’animaux ou manger des repas avec de la viande à chaque repas. Mais il est absurde de donner des soins et accorder de la valeur à des êtres dont les vies ne sont que des moyens pour nous. Ceci explique pourquoi certains éleveurs ont du mal à respecter les lois de protection des animaux.
Les personnes travaillant dans les abattoirs qui doivent tuer les animaux expérimentent pleinement cette contradiction ; en effet, s’ils considéraient que les animaux sont des êtres qui ont une valeur morale, ils se verraient comme des monstres et ne pourraient accomplir leur travail avec efficacité. C’est pour cela qu’ils utilisent des mécanismes psychologiques de défense dont le fameux « ils ont été élevés pour ça » pour finalement ne voir en ces animaux que de la « nourriture sur pattes ».
La logique de l’élevage fait aussi en sorte que les scientifiques pratiquant des expériences sur les animaux appellent « matériel biologique » les animaux qui ont été élevés pour leur servir de cobayes. Quant aux fourreurs, ils considèrent les visons enfermés dans des cages, comme une simple « ressource naturelle ».
Toutes les personnes ne participant pas directement à l’exploitation animale réalisent clairement qu’il y a là une erreur, car les animaux ne sont ni du matériel, ni une ressource, mais des êtres sensibles pouvant ressentir la joie ou la peur et dotés d’une vie mentale.
Mais les individus prenant part à l’exploitation animale ne font que suivre la logique simple de l’élevage : les animaux ne sont que des moyens pour assouvir nos fins. La société peut-elle accorder aux animaux la considération qu’ils méritent, alors que l’on peut acheter des taureaux reproducteurs sur le site « SwissGenetics » comme s’il s’agissait d’une simple marchandise ? Peut-elle considérer que la vie des animaux a une certaine valeur, alors que l’art. 179a de l’ordonnance sur la protection des animaux permet que l’industrie des œufs tue les poussins mâles en les mettant dans des chambres à gaz ? Ou est-ce qu’une prise en compte réelle des animaux passe par une remise en question de l’élevage ?